Problématique

Selon une étude du National Centre for Women & Information Technology (2016), les femmes ne représentaient que 26% des travailleurs dans les secteurs numériques. Cela est d’autant plus alarmant lorsqu’on prend en compte la même mesure en 1991, qui était de 36%. Dans la région de Montréal, le secteur de la technologie est un acteur imposant, on y compte plus de 5000 entreprises, offrant 91 000 emplois. Dans le secteur scolaire, la situation est semblable, les femmes comptaient pour 22% des diplômé(e)s en 1971, alors qu’en 2013, ce pourcentage est descendu à 13%.

Les femmes s’intéressent peu aux formations aptes à soutenir le développement des compétences numériques. À l’échelle du Collège Bois-de-Boulogne, selon les cohortes, les femmes représentent parfois moins de 10 % et rarement plus de 15 % des étudiants des programmes du Pôle numérique.

Les femmes sont donc moins préparées à tirer profit des opportunités ou à contribuer à l’essor du numérique.  En conséquence, elles sont sous-représentées de manière chronique dans ce secteur d’activité qui offre des opportunités de carrière et des conditions d’emploi avantageuses. Les entreprises du numérique souffrent de cette rareté et sont privées d’un apport précieux à leurs projets.

Nous croyons que les jeunes femmes peinent à se projeter dans ces disciplines en raison d’une perception faussée de la réalité de l’emploi dans le secteur numérique. L’absence des matières comme l’informatique ou la création multimédia dans les programmes scolaires et les activités parascolaires de plusieurs écoles n’aide pas les élèves à se familiariser tôt avec ce domaine. On peut supposer qu’en l’absence de modèles féminins de ces disciplines, la tentation de choisir la continuité dans les matières plus familières soit forte.

En 2017, TECHNOCompétences, le Comité sectoriel de main-d’œuvre en technologies de l’information et des communications avec le soutien de la Condition féminine Canada, déposait un rapport intitulé « La place des femmes dans l’industrie des TI au Québec ». On peut notamment y lire :

« La grande diversité des fonctions et des métiers qu’on peut exercer dans cette industrie était méconnue de plusieurs interviewées, avant que le hasard ou l’intervention de personnes proches d’elles les convainquent de considérer cette industrie où elles œuvrent avec plaisir et défis. » 

Il apparait donc clair que le discours et une approche ciblée de communication auprès des femmes constituent des stratégies à privilégier afin d’augmenter le nombre d’étudiantes inscrites dans les programmes  du numérique.